Information, réflexions diverses et variées sur l'actualité à Joinville-le-Pont,dans le Val-de-Marne, en France et dans le Monde.
10 Novembre 2011
Vendredi 11 novembre 2011, cérémonies commémoratives du 93 ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 organisée sous la présidence du Député-Maire M. Olivier Dosne, dès 10 h 30 Parvis de la mairie.
1.300.000 français âgés de 18 à 40 ans , (dont 367 joinvillais), sur une population de 39 millions d’habitants, sont morts pendant la première guerre mondiale. Un bilan humain sans précédent qu’il nous appartient de ne jamais oublier.
Toutes nations confondues, le bilan se monte à environ 40.000.000 de morts civils et militaires.
La Grande Guerre de 1914-18
Par René Dennilauler, Vice-président de l’association « la mémoire au présent », historien local.
1.- Les Inquiétudes des Joinvillais
Si les Joinvillais, témoins de la Grande Guerre Mondiale, (la première), ont disparu, on peut transposer l’état d’esprit des Français aux inquiétudes des 8.000 habitants de notre commune. D’autant plus facilement que les grandes découvertes technologiques de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème ont grandement amélioré les échanges d’opinions et d’informations.
Depuis 1871 un nouveau sentiment, oublié de nos jours, était apparu : le patriotisme tricolore.
Un patriotisme exacerbé par les écrits, par les discours enflammés de nos politiciens. Même dans les écoles primaires on apprenait à lire dans les livres d’Erckmann et Chatrian et les élèves rêvaient du voyage des deux enfants sur une cigogne alsacienne....
On pouvait lire dans les livres de géographie des Ecoles Primaires:
« … la France a perdu deux des plus patriotiques provinces avec ses deux places fortes contre l’Allemagne, METZ et STRASBOURG ; maintenant ces deux villes sont devenues des dangers pour la France et elles sont proches de Paris (il faut noter qu’en 1914, Paris était encore entourée de hauts remparts avec des «portes»). La France avait perdu une agriculture la plus prospère et la plus perfectionnée; elle avait perdu les mines de fer et de houille de Lorraine et l’industrie de textile du coton à Mulhouse. Il faut donc reconstruire des nouvelles défenses, des places fortes contre l’Allemagne….. Les Alsaciens et les Lorrains sont privés de toutes leurs libertés par les allemands. Aussi nous devons aimer les Alsaciens et les Lorrains comme de véritables français et même plus que tous les autres français…. Et si nous retrouverons un jour assez de force pour battre à notre tour les allemands, ce sera une grande joie pour la France …….. » Tels étaient les sujets de préoccupation des français.
Ah, ah.., cette ligne bleue des Vosges, la volonté de reprendre l’Alsace et la Lorraine, la REVANCHE de l’humiliation de la défaite de Sedan. .
Sujets évoqués avec passion, surtout autour d’un verre d’absinthe ou de guinguet dans les nombreux cafés de Joinville (aujourd’hui disparus) !
Ce patriotisme se manifestait même dans d’autres domaines. Comme par exemple la guérison par Louis PASTEUR du petit alsacien Meister (1885), mordu par un chien «enragé?» (Voir le chapitre concernant Jean-Baptiste Jupille) ou encore la découverte des rayons X «!» par le Dr ROENTGEN en 1895. Si les allemands utilisaient le nom de «rayons Roentgen» , les Français préfèrent parler de rayons inconnus, les «rayons X»....
La colonisation allemande du Cameroun (1884), le coup d’Agadir (Juillet à Novembre 1911) démontraient le pangermanisme du Kaiser Guillaume II et n’ont fait qu’envenimer la situation.
L’assassinat de Jean Jaurès, le 31 Juillet, envenima les discussions dans les cafés alors que personne ne parlait de Sarajevo, beaucoup trop éloignée.
Dans ce contexte les rumeurs de bruits de bottes sur le Rhin s’amplifièrent jusqu’au jour où les cloches de nos églises, celle de Saint Charles aussi, sonnèrent le tocsin, ce premier jour du mois d’août 1914 : la population était avertie que “ç’à y était”.
Un deuxième tocsin, le 3 Août 1914, annonçait aux Joinvillais que les Allemands avaient déclaré la guerre à la France et que c’était la mobilisation générale. (à suivre)
René Dennilauler.